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Julien COPIN

Ancien(ne) Directeur de programme du 01/07/2013  au 30/06/2019

Direction de programme : Les aventures de l'universel. Introduction à la logique collective

Résumé : Le programme se donne pour but de développer une théorie de l’universel à partir d’une logique collective que nous articulons en huit thèses fondamentales. Nous définirons d’abord le principe général de la logique collective (I) : c’est le rapport de chaque individu avec chaque autre qui fonde son appartenance à la collection, et non, comme dans la logique classificatoire, le fait qu’il tombe sous un concept défini par une ou plusieurs propriétés intrinsèques. Nous montrerons ensuite que c’est la mise en œuvre d’une telle logique qui permet à Marx, en achevant l’analyse de l’essence de la valeur, de rendre compte de l’existence de la monnaie. Nous restituerons ainsi, non seulement la genèse d’un universel (II), mais également la production de l’illusion due à la méconnaissance de cette genèse (fétichisme de la marchandise). Ainsi la réalité paraît pensable en termes de logique classificatoire, dans la mesure précise où la logique collective qui la constitue reste oubliée (III). Une telle analyse découvre un principe structural, que nous étudierons pour lui-même, afin de poursuivre l’articulation de la logique collective : ce sont les relations et les différences qui sont premières par rapport aux termes dont elles constituent l’identité (IV). L’universel n’est plus seulement une propriété logique du concept, il suppose une différence pure, non assignable à une propriété. Ce principe, mis en évidence dans la description du phonème, permet à Lévi-Strauss d’effectuer et de comprendre des classifications qui n’obéissent pas à une logique du concept. La logique collective, ainsi assurée dans ses fondements, peut alors aborder la question du sujet afin de formuler une logique de l’identification. Nous commencerons par démontrer, grâce à l’article de Lacan sur le Temps logique, qu’un sujet ne peut s’identifier à un groupe que s’il appartient d’abord à un collectif, c’est-à-dire à un groupe fini d’au moins trois individus unis par des relations réciproques (V). Tres faciunt collegium. Puis, en nous appuyant principalement sur la doctrine du stade du miroir, nous démontrerons qu’un sujet s’imagine tomber sous l’extension d’une classe, dans la mesure précise où il oublie le procès par lequel il s’est identifié à un groupe (VI). Enfin, et il faudra pour cela ajouter au principe de l’identité structurale déjà étudié, la distinction entre classe et ensemble, que fonde Cantor (VIII), nous étudierons, en élucidant les formules de la sexuation exposées par Lacan dans L’Etourdit, le procès logique par lequel s’effectue l’identification sexuée, qu’une théorie du concept est incapable d’expliquer. Ainsi, se démontrera, non pas que l’Œdipe est universel, mais que l’universel est oedipien (VII).